
Framatome crée un centre dédié à la fabrication additive en France
Cette installation industrielle unique en Europe réalisera des composants mécaniques par impression 3D métallique pour les besoins des secteurs industriels du nucléaire et de la défense. Centre de production, elle intégrera également des capacités de recherche et développement, de qualification de procédés et de formation. Les technologies de fabrication déployées incluent la fabrication additive par arc-fil et la fusion laser sur lit de poudre. Elles permettront de produire des composants de haute qualité, de quelques kilogrammes à quelques dizaines de tonnes, de réduire les coûts et les délais de production, et d'améliorer la performance des équipements. Par ailleurs, le recours à ces procédés réduit significativement l'impact environnemental des fabrications par une utilisation optimisée de ressources.

Extraction d'un réservoir en monobloc à Creys-Malville : Défi relevé !
Le 17 juin dernier, les équipes d’EDF, d’Orano et leurs partenaires réalisaient sur le site de Creys-Malville l’extraction du principal réservoir d’un des quatre bâtiments des Générateurs de Vapeur du réacteur Superphénix.
Avec ses dimensions impressionnantes de 7 mètres de hauteur et de 7 mètres de diamètre ainsi que son poids de 36 tonnes, cette opération unique a été réalisée avec succès en toute sûreté et sécurité, témoignant de l’expertise et de la coordination exemplaire entre les équipes intervenant sur le site EDF de Creys-Malville.
Retour en image sur cette activité, marquant un jalon important dans la déconstruction du réacteur Superphénix.

Les opérateurs espagnols alertent sur la saturation du réseau électrique national
L’Association espagnole des entreprises électriques (Aelec), alerte sur l’incapacité du réseau national à absorber de nouvelles capacités de productions. Selon une analyse menée à partir de la carte publiée par les gestionnaires du réseau, plus de 80 % des nœuds de connexion sont saturés, limitant les possibilités de raccordement pour de nvx projets industriels ou résidentiels. Le réseau de transport électrique espagnol, principalement géré par Redeia, souffre d’un manque de marge de manœuvre pour intégrer de nvx flux de production.
Cette situation expose le pays à des risques d’instabilité. Dans un communiqué, Aelec indique que cette saturation pourrait entraver la mise en service de projets liés au stockage, à la mobilité électrique, et à la consommation industrielle.

« Branché sur demain » : le débat public sur l'évolution du réseau électrique est lancé
Le débat public sur le « réseau public de demain » a été lancé ce 4 septembre par la CNDP (Commission nationale du débat public). Tous les publics sont invités à y participer, en s'informant à travers de nombreuses manifestations et outils jusqu'au 14 janvier prochain.
En février 2025, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE avait présenté son Schéma décennal de développement du réseau (SDDR), document de planification pour les 15 prochaines années, soit jusqu'en 2040. Ce schéma envisage de l'ordre de 100 milliards d'euros d'investissements dans le réseau public de transport d'électricité, avec des objectifs variés : adaptation au changement climatique, raccordement de l'industrie et de la production bas carbone, renforcement du réseau à très haute tension et des interconnexions, etc.

La Corée du Sud, partenaire de l’ambition nucléaire américaine
La Corée du Sud et les États-Unis ont confirmé le rapprochement de leurs filières nucléaires, lors du sommet entre les deux états le 25 août. Si publiquement KHNP a signé trois accords de coopération avec des entreprises américaines, la presse coréenne a révélé l’organisation d’un partage du marché mondial du nucléaire avec Westinghouse.
Sur une durée de 50 ans, Westinghouse se développera sur les marchés nord-américain, européen, ukrainien et japonais. KHNP se focalisera pour sa part sur la République tchèque, l’Asie, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique du Sud. Un partage sur le papier défavorable pour l’entreprise coréenne qui hérite des marchés avec une forte concurrence chinoise et russe.

Les réacteurs de Westinghouse et d’EDF jugés viables pour le projet nucléaire slovène JEK2
Le projet de centrale nucléaire slovène JEK2 a franchi une nouvelle étape avec la validation technique de deux types de réacteurs. Les modèles AP1000 du groupe américain Westinghouse et EPR ou EPR1200 du groupe français EDF ont l’un et l’autre été jugés compatibles avec le site prévu à proximité de la centrale existante de Krško.
Selon les estimations actualisées, le coût d’investissement se situe entre 9,3 milliards d’euros (pour une unité de 1 000 MW et 15,4 milliards d’euros pour une unité de 1 650 MW. Le projet prévoit la construction d’un ou deux réacteurs, avec une capacité maximale cumulée de 2 400 MW. GEN energija estime que le coût de production le plus bas économiquement viable pour l’électricité issue de JEK2 est de 70 € le MWh.

Stellaria lève 22 M€ en vue d'industrialiser ses réacteurs
Créée en mai 2023 par des experts du CEA, de l’ILL et de Schneider Electric, Stellaria travaille sur un réacteur nucléaire nouvelle génération, compact et intrinsèquement sûr. Une technologie qui séduit déjà des industriels importants : La start-up vient de lever 22 M€ et de signer un contrat commercial avec l’américain Equinix, expert des infrastructures numériques et exploitant plus de 260 datacenters à travers le monde. L’accord prévoit le développement conjoint de réacteurs et de datacenters de grande taille pour les besoins de l’IA, qui deviendraient alors autonomes en énergie.
« Si nous réussissons, ce sera le premier réacteur à sels fondus et à neutrons rapides au monde, avec un déploiement international. Déjà, le marché se montre réactif, et des clients nous sollicitent directement. »

Les start-up du nucléaire Naarea et Newcleo en difficulté
Naarea, pionnière du micro-réacteur à sels fondus, soutenue par France 2030. Malgré des annonces prometteuses, elle a été placée début septembre en redressement judiciaire, faute de financements suffisants.
Newcleo : leader européen des réacteurs rapides refroidis au plomb. Son développement se poursuit, mais plusieurs alertes pointent une trésorerie tendue, avec la nécessité de lever rapidement de nouveaux capitaux.
Ces situations ne sont pas des échecs définitifs. Elles révèlent 3 réalités : Le nucléaire est un secteur de temps long ; L’innovation demande des financements patients et massifs (bien au-delà des logiques classiques de start-up) ; La réussite passera par des alliances solides entre start-ups, industriels établis et acteurs publics.

Des dizaines de scientifiques dénoncent un rapport climatique jugé biaisé par le département américain de l’énergie
Un groupe de 85 scientifiques conteste la validité scientifique du rapport climatique publié par le Département de l’Energie des Etats-Unis (DOE), estimant que ce rappoprt ne répond pas aux critères fondamentaux d’intégrité scientifique.
Le rapport est accusé de ne pas refléter l’état actuel des connaissances en matière de climat. Les signataires dénoncent également le fait que le rapport s’appuie sur des recherches discréditées, interprète de manière erronée d’autres publications, et n’a fait l’objet d’aucun processus de relecture par les pairs, contrairement aux standards habituels en matière de publications scientifiques. Ils estiment que le rapport « met en avant des opinions obsolètes et individuelles au détriment du consensus scientifique ».

Après 20 ans de bataille, Paris et Bruxelles trouvent un compromis sur les barrages d'EDF
Ce différend empêche depuis vingt ans la modernisation des barrages français, dont le régime historique de concessions contrevient au droit européen de la concurrence. L'un des litiges est lié à la non-remise en concurrence des concessions échues, l'autre à la position jugée dominante d'EDF.
Un accord a été trouvé avec Bruxelles pour que les barrages d’EDF restent opérés par EDF. Pour lever les réserves de la CE, l'accord de principe prévoit de remplacer les concessions françaises échues par un nouveau régime d'autorisation, dont les modalités « doivent encore être précisées ».
L’accord prévoit toutefois qu’EDF mette 6 GW de capacités hydroélectriques à disposition d’autres énergéticiens, qui les revendront ensuite aux consommateurs finaux.

Accord entre le CEA et Calogena pour des études d’implantation d’un SMR calogène à Cadarache
Calogena, filiale du groupe industriel Gorgé, développe un SMR de 30 MW thermiques nommé « CAL30 », non pas pour produire de l’électricité, mais spécifiquement conçu pour alimenter les réseaux de chaleur urbains en énergie décarbonée.
L’implantation d’un module Calogena sur le centre du CEA de Cadarache serait desinée à alimenter le réseau de chaleur du Centre, et une zone a été identifiée pour étudier la faisabilité de l’implantation.
L’utilisation de l’énergie nucléaire est aujourd’hui envisagée au niveau international pour des solutions de chauffage pour adresser un marché qui dépend très largement de la combustion d’énergies fossiles (gaz, charbon) émettrices de CO2.

Les SMR sont « extrêmement prometteurs » pour l’Afrique, selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique
Les participants au récent Sommet sur l’innovation en matière d’énergie nucléaire pour l’Afrique ont convenu que « les petits réacteurs modulaires sont extrêmement prometteurs pour accélérer la transition énergétique de l’Afrique » et que leur déploiement réussi « dépend non seulement de la maturité technologique, mais aussi d’une infrastructure de soutien solide ».
Dans le même temps, le développeur sud-africain de réacteurs refroidis au gaz à haute température Stratek Global a déclaré avoir accepté un site potentiel de SMR dans le domaine de Zilkaats, près de la frontière entre le Gauteng et la province du Nord-Ouest. La technologie de ce réacteur refroidi à l’hélium, ne nécessite pas d’eau pour son refroidissement,

Paris et Berlin s’accordent sur une feuille de route énergétique incluant le nucléaire
Encore impensable il y a quelques mois, la France et l’Allemagne ont validé une feuille de route commune sur l’énergie, comprenant un engagement pour la non-discrimination de l’énergie nucléaire dans les financements européens. La feuille de route énergétique confirme l’objectif partagé de permettre à l’énergie nucléaire d’accéder aux mécanismes de financement européens, au même titre que les autres sources bas carbone, avec l’inscription d’un principe de « non-discrimination », marquant un revirement de la position allemande.
L’officialisation de cette approche commune intervient alors que plusieurs industriels du secteur nucléaire, dont EDF et Framatome, appellent à une clarification du cadre réglementaire pour garantir la bancabilité des projets.

Norvège : lancement du processus d’évaluation pour deux projets nucléaires
Les autorités norvégiennes amorcent la première phase réglementaire pour deux projets de réacteurs nucléaires modulaires, marquant une étape stratégique dans l'examen national du rôle potentiel de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique du pays. rois agences publiques – la Direction norvégienne des ressources en eau et de l’énergie (NVE), l’Autorité de sûreté nucléaire et radiologique (DSA) et la Direction de la protection civile (DSB) – ont été mandatées pour établir les lignes directrices de l’évaluation.
L’installation, prévue dans la zone industrielle de Taftøy, pourrait produire jusqu’à 12,5 TWh d’électricité par an. En parallèle, Norsk Kjernekraft a annoncé un second projet dans le comté de Vestland, pour une proposition d’évaluation similaire d'une nouvelle centrale dans cette localité.

L'Inde mise aussi sur les SMR pour sa décarbonation
Nuclear Power Corporation of India Limited (NPCIL) a signé un protocole d'accord avec Engineers India Limited (EIL) pour la conception du SMR de technologie indienne, le BSMR-200.
Ce SMR est destiné à fournir de l’énergie aux industries électro intensives (acier, aluminium, ciment) ; pour la réaffectation de centrales thermiques en fin de vie ; et pour alimenter des endroits éloignés sans connectivité au réseau. Il est prévu aussi une variante de 55 MW, destinée à être déployée dans des zones reculées. Les deux unités principales seraient installées sur un site du Département de l'énergie atomique d'ici 2033. Les unités suivantes seraient implantées sur les sites des utilisateurs finaux, et sur les friches industrielles des centrales thermiques en démantèlement.

Modifications législatives proposées pour lever l’interdiction des nouveaux réacteurs en Suisse
Le Conseil fédéral suisse a présenté un projet de loi visant à lever l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires, en vigueur depuis le 1er janvier 2018. Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) a déclaré que ces projets abrogeraient deux dispositions interdisant l’octroi de permis généraux pour de nouvelles centrales nucléaires et pour des modifications de centrales nucléaires existantes. « Cela signifie que des permis généraux pourraient en principe être à nouveau accordés pour les centrales nucléaires à l’avenir »,
La Suisse possède actuellement 4 réacteurs nucléaires, produisant un tiers de son électricité. Ils bénéficient d'une autorisation d'exploitation illimitée et peuvent être exploités tant qu'ils sont sûrs.

La Malaisie lance une étude de faisabilité sur l’énergie nucléaire
Le gouvernement malaisien procède actuellement à une évaluation visant à examiner le rôle de l’énergie nucléaire en tant que « l’une des sources d’électricité propres, stables et compétitives dans le futur bouquet énergétique du pays ». « Cette initiative prend en compte la nécessité de diversifier les sources d'énergie, de renforcer la sécurité énergétique à long terme, de soutenir les objectifs de réduction des émissions de carbone et de réduire la dépendance aux combustibles fossiles, conformément à l'engagement du pays en matière de changement climatique et à la demande croissante d'énergie », a déclaré le ministère de la Transition énergétique et de la Transformation de l'eau (PETRA).

La Lituanie envisage de développer l’énergie nucléaire
Le ministère de l'Énergie considère que « compte tenu des défis de la gestion du changement climatique, des objectifs de sécurité énergétique et des études réalisées, l'une des solutions possibles est l'installation de réacteurs nucléaires d'une capacité allant jusqu'à 1,5 GW en Lituanie ».
« Compte tenu de la demande croissante d'électricité en Lituanie, qui devrait plus que tripler d'ici 2050, il est nécessaire d'évaluer de manière réaliste les possibilités des différentes sources de production afin de garantir une énergie propre, fiable et compétitive dans le pays. Les SMR sont l'une des pistes potentielles qui mérite d'être étudiée sérieusement. »

Trop de renouvelable en France ? Le pays "jette" de plus en plus d'électricité non consommée et ça ne fait même pas baisser les prix
Selon un rapport de RTE, 10% de l'énergie solaire produite en 2025 n'a pas été consommée, (vs 5 % en 2024 et 1 % en 2023), du fait de pics de production. Le chiffre a été multiplié par 2 en un an : la France a écrêté 2 TWh d'électricité renouvelable au 1er semestre 2025, contre 1,1 TWh en 2024. Dit autrement : la France gaspille de l'électricité renouvelable tous les ans, du fait de surproductions.
Paradoxe soulevé par RTE : malgré la hausse de la production et l'augmentation des prix négatifs, le prix de l'électricité moyen ne baisse pas. Il augmente même, à 67 €/MWh en moyenne sur le 1er semestre 2025.
Découvrez les causes selon moi de ce phénomène, et des pistes de solution que je préconise, en lisant la suite de l’article.

Jusqu'à 40 centrales à gaz en 5 ans : le virage énergétique prévu en Allemagne provoque le malaise jusque dans la coalition au pouvoir
En Allemagne, la ministre de l'Économie Katherina Reiche réclame la construction d'ici 2030 de 40 nouvelles centrales à gaz pour une capacité de 20GW. « L'objectif serait de disposer d'une source d'énergie de secours en cas de pénurie d'énergies renouvelables, en l'absence de soleil et de vent, un problème de plus en plus important sur le marché de l'électricité puisque leur part augmente dans le mix énergétique allemand. Moins polluant que le charbon, le gaz naturel peut combler les trous jusqu'à ce que les énergies renouvelables soient suffisamment développées, assurent ses partisans ».
A noter que Robert Habeck, le prédécesseur écologiste de Katherina Reiche, souhaitait également augmenter le nombre de centrales gaz : il envisageait pour sa part 27 nouvelles centrales à gaz…